4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)
enseigner l'histoire en contexte de diversité culturelle et migratoire
Nicole Tutiaux-Guillon  1@  , Sylvain Doussot * , Mathieu Bouhon * , Stanislas Hommet * , Johanne Lebrun * , Sabrina Moisan * , Marc André Ethier * , David Lefrançois * @
1 : Centre Interuniversitaire de Recherche en Education de Lille  (CIREL-Théodile)  -  Site web
Université Lille III - Sciences humaines et sociales : EA4354
Université Lille 3 -  France
* : Auteur correspondant

Le contexte de diversité culturelle et migratoire de nos sociétés est de plus en plus apparent, que celles-ci soient des sociétés d'immigration ancienne comme le Québec et la France ou plus récentes comme la Belgique et nombre d'Etats européens. Cette mise en évidence de la diversité tient en partie aux médias qui se font l'écho (parfois amplifié) de revendications des minorités. En outre l'usage public de la différence culturelle, en particulier son instrumentalisation politique, peut parfois produire plus d'exclusion que d'ouverture réciproque et d'enrichissement. La pluralité des mémoires et les enjeux identitaires, particulièrement vifs depuis deux décennies, interrogent les conceptions classiques de la citoyenneté, universaliste ou libérale, et du même coup les finalités scolaires. Le rôle de l'école pour former au vivre ensemble et à l'identité collective est mis en doute. Or cette mise en cause se produit aussi dans le contexte d'une transformation des systèmes scolaires par l'introduction de compétences, d'éducations à et donc de nouveaux contenus censés permettre une meilleure adaptation au monde de demain et garantir non seulement la formation mais aussi la socialisation des jeunes.

Tout ceci engage les didacticiens à questionner les conditions d'enseignement et d'apprentissage de l'histoire à l'École, puisque cette discipline est chargée depuis la fin du 19e siècle à la fois de former le citoyen, de favoriser une identité collective (souvent nationale) et de permettre une ouverture au monde contemporain. Les décideurs et concepteurs des prescriptions, les enseignants et les élèves sont davantage conscients de la pluralité culturelle du public scolaire qu'ils ne l'étaient dans la première moitié du 20e siècle, même dans les pays d'immigration. Ceci se traduit par des contenus nouveaux d'histoire scolaire ou par une mise en cause des contenus hérités au nom de l'ethnocentrisme (comme ce fut déjà le cas dans les années 1970). Ceci se traduit aussi en particulier en France ou au Québec par des débats sociaux vifs sur ce que doit être l'histoire scolaire au 21e siècle : la question est directement reprise par les didacticiens de l'histoire. Cela se traduit aussi par des recherches récentes sur les articulations possibles entre apprentissages scolaires et apprentissages informels, en particulier pour les mémoires douloureuses ou traumatiques. Un courant récent se développe sur la possibilité d'introduire des contenus favorisant une éducation des élèves à la diversité culturelle de leur société (de toute société) ou de relire en ce sens les contenus prescrits. Les didacticiens sont du même coup amenés à interroger les concepts et les démarches de leur spécialité : dans quelle mesure les recherches déjà conduites proposent-elles des appuis pour cette évolution ? Dans quelle mesure de nouvelles recherches sont-elles nécessaires et quelle place doivent-elles faire aux enjeux d'actualité ? Quels concepts seraient dans ce cas pertinents ?

Ce symposium vise non seulement à partager des travaux et des réflexions sur l'enseignement et l'apprentissage de l'histoire en contexte de diversité culturelle et migratoire mais aussi à ouvrir des pistes épistémologiques sur les problématiques et les outillages intellectuels pertinents pour de ces recherches. Il associe donc des communications ciblées sur des analyses de contenus et/ou de prescriptions et des point de vue plus épistémologiques : l'articulation des deux devrait permettre une discussion collective répondant aux questions ci-dessus.

 



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