Outils de recherche > Chercher une contribution par auteur > Connac Sylvain

La coopération se définit comme l'ensemble des pratiques d'aide, d'entraide, de tutorat et de travail de groupe. Les pratiques pédagogiques de coopération entre élèves défendent une conception précise des relations sociales et tendent à développer la fraternité et la solidarité. Mais elles représentent surtout un moyen visant une densification du rapport aux savoirs des élèves. Ainsi pensée, la coopération participe aux dispositifs de personnalisation des apprentissages et s'inscrit dans le champ de la compétence professionnelle des enseignants relative à la prise en compte de la diversité des élèves.

Cette communication propose d'étudier les manifestations et les effets potentiels des situations coopératives dans les classes de cycle 2 et cycle 3 d'une école élémentaire d'un quartier populaire de Paris. Nous éprouvons notamment les questions de recherche suivantes :

- comment les élèves pratiquent-ils la coopération en classe ? ;

- comment les enseignants ont-ils préparé les élèves aux interactions coopératives ? ;

- quels sont les impacts des formations des élèves à la coopération sur leurs apprentissages ? ;

- quelle est la posture des enseignants lors des situations coopératives des élèves ?

Il s'agit donc de présenter ce qui se passe au sein des classes observées, au niveau des organisations construites et des manifestations induites chez les élèves et les enseignants. La première année de recherche a été l'occasion de procéder aux premières collectes de données. Nous avons utilisé comme mode de recueil des outils numériques : pour chaque classe (n=4), 4 élèves ont été équipés de micros-cravates et 1 élève d'une caméra subjective (Go-pro) adaptée au niveau de son torse pour ne pas entraver ses mouvements. En tant qu'observateur, nous avons rédigé le fil des événements collectifs et avons pu prendre des images par l'intermédiaire d'une caméra au poignet. Il est apparu que deux classes n'avaient pas été le théâtre des situations de coopération entre élèves. Pour les deux autres, nous avons pu retranscrire et analyser du travail de groupe (classe de cycle III) ainsi que du travail d'entraide en binôme (classe de CP/CE1).

Les premières conclusions de cette étude sont d'identifier les points de dissymétrie d'activité cognitive qui émergent entre les élèves et de situer les principaux domaines d'intervention didactique des enseignants.

Regard réflexif :

Cette communication propose d'éprouver deux des axes du thème général du congrès : comprendre ce que les enseignants mettent en œuvre au niveau des dispositifs pédagogiques de classe lorsqu'ils laissent coopérer leurs élèves ; proposer, en appui sur une analyse de cet existant, des repères de développement professionnel des enseignants, facilitant ainsi l'organisation de la coopération entre élèves.