Outils de recherche > Chercher une contribution par auteur > Marcel Jean-François

Cette communication étudie un système d'élaboration et de circulation de savoirs professionnels au sein d'un dispositif de formation initiale en alternance, celle en soins infirmiers. Il concerne une triade d'acteurs (l'élève-infirmier, le tuteur de stage et le formateur référent) et mobilise un travail de formation partagé.

1 - Cadre de la recherche

1.1 - Problématique 

Nous étudions le lien entre travail de formation partagé et apprentissage professionnel des élèves, à la fois le processus et le produit de l'apprentissage.

1.2 - Cadre théorique 

Il comporte donc deux volets relatifs :

- au processus de construction des savoirs professionnels : les théories de l'apprentissage social (voir, par exemple, à ce propos Winnykamen, 1990)

- à la nature des savoirs professionnels : en passant outre la dichotomie habituelle entre savoirs théoriques et savoirs pratiques.

1.3 - Hypothèse de travail :

L'apprentissage est soumis à une dialectique spécificité / complémentarité dans le travail partagé, portée par les deux formateurs et l'hétérogénéité constitutive du dispositif d'alternance (espaces, temps, modalités et contenus de formation, statuts des formateurs, etc.)

2 - Méthodologie

2.1 - Etudes de cas

Nous ciblons 3 cas d'apprentissage en prenant en compte, chaque fois, le système de savoirs au travers des 3 acteurs concernés.

2.2 - Récits d'expérience

Sur la base de 3 entretiens (élève, tuteur du dernier stage et formateur référent) une analyse qualitative de contenu permet de reconstruire 3 récits d'expérience, relatant la construction (et la nature) des savoirs professionnels des élèves. Elle s'appuie sur le schéma narratif quinaire (voir, par exemple Brémont, 1973) en considérant le stage comme l'élément déclencheur de l'intrigue.

3 – Résultats et discussion

3.1 – Résultats

Elle reprend brièvement les 3 récits pour cibler la description et l'analyse des processus d'apprentissages et des savoirs professionnels mobilisés

3.2 – Avancées

Elles seront repérées par la mise à l'épreuve de l'hypothèse de la dialectique spécificité / complémentarité dans le travail partagé au sein d'un dispositif d'alternance.

3.3 - Discussion

Elle interroge la construction de l'expérience (Barbier et Thievenaz, 2013) au travers de l'apprentissage professionnel et en particulier la « contribution » de l'élève : dans un dispositif d'alternance, la configuration de la triade mérite d'être repensée et nous envisagerons que le « travail partagé » de formation inclue également (voire prioritairement) l'élève.

3.4– Questions communes au symposium en lien avec le cadre du Congrès : « Comment articuler des recherches qui tentent de s'émanciper des contextes en généralisant des résultats et en isolant l'effet de quelques facteurs avec des pratiques nécessairement contextualisées et influencées par un nombre de variables bien plus grand que celles investiguées ? Comment articuler lignes traditionnelles de recherche et émergence de nouveaux enjeux et défis ? »

Dans le prolongement de la discussion, nous examinerons la potentialité des recherches participatives (type recherche-intervention) basées sur une redéfinition du statut dans acteurs dans l'ensemble de la démarche : prévoir une phase d'enrôlement (en lien avec une demande de leur part), les associer tant au volet recherche qu'au volet intervention ainsi qu'aux phases de diffusion (restitutions, rapports, publications, etc.).

Cette évolution du statut de l'acteur est nécessairement corrélée à une réflexion sur la posture du chercheur et par là même à l'orientation de ses travaux, au lien (plus large) entre sciences et action et à une contribution à la définition des Sciences de l'éducation.

Bibliographie

Barbier, J-M. et Thievenaz, J. (2013). Le travail de l'expérience. Paris : L'Harmattan.

Brémont, C. (1973). Logique du récit. Paris : Seuil.

Winnykamen, F. (1990). Apprendre en imitant ? Paris : PUF