4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)

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Partage des savoirs autour de l'élève et collaboration entre enseignants et conseillers principaux d'éducation (CPE), à l'épreuve de l'héritage historique et des tensions au cœur de la division du travail éducatif, dans les établissements secondaires français
Christine Focquenoy Simonnet  1, *@  
1 : CREHS (EA 4027)  (CREHS (EA 4027))
université d’Artois
* : Auteur correspondant

Le conseiller principal d'éducation (CPE) est un acteur spécifique du système scolaire français qui occupe une position nodale dans les établissements secondaires. Il a succédé au surveillant général qui faisait régner l'ordre et la discipline depuis la création des lycées. Sa naissance, en 1970, s'inscrit dans le contexte de la massification de l'enseignement et de l'évolution de la société. L'ensemble de ses responsabilités se situe dans le cadre général de la « vie scolaire », notion galvaudée, dont la définition législative est : « placer les adolescents dans les meilleures conditions de vie individuelle et collective, de réussite scolaire et d'épanouissement personnel». (Circulaire de missions des CPE, 2015). L'analyse sémantique des textes législatifs révèle que la coopération avec les professeurs se situe au cœur de l'action du CPE. Nous montrerons l'écart entre cette injonction à collaborer et à partager le savoir spécifique concernant l'élève, et les réalités du terrain. La multiplication des acteurs qui interviennent auprès des élèves et l'accroissement des épreuves vécues par les enseignants (Lantheaume, 2015) instillent une concurrence des métiers préjudiciable à l'action collective. Ces difficultés sont aggravées, pour le CPE, par le poids d'un double héritage historique : la scission originelle éducation versus pédagogie, lors de la création de l'Université napoléonienne et la figure mythique de son « ancêtre », le surveillant général. Nous développerons cette analyse, dans une perspective socio-historique, en nous appuyons sur une recherche menée dans le cadre d'une thèse (Étude des représentations du surveillant général, mesurées à l'aune des données archivistiques, questionnaire sociologique, analyse des scories du mythe du « surgé » fragilisant l'identité professionnelle du CPE et altérant la division du travail éducatif).

Nous développerons ensuite l'hypothèse que le partage des savoirs spécifiques des CPE et des enseignants sur les élèves, et la recherche commune de solutions pour résoudre leurs difficultés, constituent un levier important d'une réelle coopération qui n'élude pas les débats. Nous montrerons que cette démarche constitue un enjeu identitaire pour le CPE et participe à la reconquête du pouvoir d'agir, pour tous. Nous terminerons en esquissant quelques pistes pragmatiques, en formation initiale et continue, permettant de développer « une culture de coopération ».

 

Regard réflexif sur la question de recherche, « Proposer » :

Quelle pertinence sociale de la recherche ? Quels liens entre la recherche académique et l'aide la construction du collectif, pour les acteurs de terrain ?  



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