4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)
Les différences minorisantes : des construits à questionner à l'aide de l'enseignement de l'histoire
David Lefrançois  1, *@  , Marc André Ethier  2, *@  
1 : Université du Québec en Outaouais  (UQO)
2 : Université de Montréal  (UdeM)  -  Site web
Université de Montréal C.P. 6128, succursale Centre-ville Montréal (Québec) CANADA H3C 3J7 -  Canada
* : Auteur correspondant

L'instrumentalisation par Obama, Hollande ou Trudeau des attaques terroristes, pour intensifier l'intervention militaire au Moyen-Orient et pour restreindre les droits et libertés des travailleurs musulmans ou arabes dans les pays respectifs de ces chefs d'État, pose avec acuité la question de l'enseignement en contexte de diversité culturelle et migratoire.

A notre avis, l'apprentissage et l'usage de l'histoire peuvent aider à problématiser le réel, les injustices particulières et les possibilités, pour les victimes de celles-ci, de se joindre à une réflexion sur ce qui les unit : les racines possibles des maux qui font en sorte que d'autres identités particulières (celles des élites, vraisemblablement) sont présentées à leurs dépens comme universelles.

Depuis 2014, le processus de refonte du programme d'histoire nationale au Québec a intensifié, dans cette juridiction, le débat entourant l'enseignement de l'histoire et peut servir de cas type pour réfléchir à cette question.

Cette communication vise à décrire les substrats idéologiques de ce débat, à partir de documents ministériels portant – au cours des deux dernières années – sur cette reforme curriculaire et grâce à une analyse thématique de discours et de contenu relative aux conceptions déclarées de l'enseignement de l'histoire au Québec.

Nous comptons d'abord montrer qu'un examen attentif de ce corpus textuel révèle un récit sous-jacent qui ne problématise pas les nationalismes et ne fournit pas de base pour l'universalisme et l'analyse des processus d'oppression (de racialisation, de radicalisation, etc.) des groupes sociaux minorisés, d'un point de vue historien, mais qu'il essentialise et réifie au contraire certains concepts contingents, comme la nation.

Ensuite, nous entendons discuter de certaines conditions dans lesquelles l'enseignement de l'histoire est susceptible de progresser vers l'interprétation historique émancipatrice qui passe par l'apprentissage et la pratique de l'analyse et de l'enquête.



Mots-clés : enseignement de l'histoire ; histoire nationaliste ; modes de pensée de l'histoire ; émancipation



Bibliographie

  • Cardin, J.-F. (2010). L'histoire à l'école et l'éducation à la citoyenneté: genèse et application d'une idée ancienne qui a la vie dure. Dans M. Mellouki (dir.), Promesses et ratés de la réforme de l'éducation au Québec. Québec: PUL.

  • Dalongeville, A. (2001). L'image du barbare dans l'enseignement de l'histoire : une expérience de l'altérité. Paris, France: L'Harmatan.

  • Demers, S. (2012). Relations entre le cadre normatif et les dimensions téléologique, épistémologique et praxéologique des pratiques d'enseignants d'histoire et d'éducation à la citoyenneté : étude multicas. Montréal : UQÀM.

  • Lanoix, A. (2015). Finalités de l'enseignement de l'histoire et nation dans les représentations sociales des enseignants d'histoire du Québec au secondaire . Montréal : Université de Montréal.

  • Novack, G. (1972). Understanding History. Toronto, Canada: Pathfinder Press.


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