L'enseignement explicite commence à occuper une place de plus en plus importante en enseignement et en formation des enseignants. La raison tient sans doute à cet effort particulier mis, principalement par les chercheurs anglo-saxons au cours des dernières décennies, de cerner et de documenter rigoureusement sur le plan empirique, (ce que d'aucuns appellent des données probantes), des stratégies d'enseignement facilitant l'apprentissage des élèves. Ainsi, un modèle général d'enseignement, assez robuste sur le plan des fondements, a pu progressivement émerger (Rosenshine, 1986) et à faire partie de la formation des enseignants.

Cette approche d'enseignement présente un intérêt non seulement pour exposer des stratégies d'enseignement efficaces, mais elle permet également de contribuer à la réflexivité des enseignants en exercice et des étudiants en formation initiale à l'enseignement. Ce thème de la réflexivité, issu des travaux de Schön (1983, 1987), est en effet important car il a donné lieu à de multiples interprétations dans les pratiques de formation des facultés d'éducation. Ces dernières ont interprété de plusieurs manières le discours de Schön et ont mis en place différents dispositifs pour favoriser le développement de cette compétence. La présente communication vise, d'une part, à montrer les limites de certaines conceptions de la réflexivité et, d'autre part, à examiner la nature de la contribution possible de l'enseignement explicite à la réflexivité.

Titre du symposium dans lequel s'insère la communication: les pratiques d'enseignement efficaces et la réflexivité en question