4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)
Se former au travail : quelles interactions tutorales pour quels apprentissages ?
Long Pham Quang  1, *@  , Vanessa RÉmery  2@  
1 : Responsable pédagogique AP-HP, Docteur en Sciences de l'Education, Centre de Recherche sur la Formation  (Cnam-CRF)
Conservatoire National des Arts et Métiers - CNAM (FRANCE)
41 rue Gay Lussac, 75005 Paris -  France
2 : Assistante d'enseignement et de recherche, Equipe Interaction & Formation, Laboratoire RIFT  (Recherche Intervention Formation Travail)  -  Site web
Faculté de Psychologie et des Sciences de l'éducation, Université de Genève, 40 bd du Pont d'Arve, 1211 Genève 4 -  Suisse
* : Auteur correspondant

1/ Présentation du symposium

 

Le terme « tutorat », couramment employé dans le monde du travail, se présente généralement sous la forme de prescriptions vis-à-vis des acteurs. Dans le champ des sciences du travail et de la formation des adultes, la compréhension des processus à l'œuvre dans « l'activité tutorale » constitue un objet d'étude plutôt récent. Ainsi, depuis une vingtaine d'années, l'ergonomie et la didactique professionnelle francophone ont contribué à donner à voir l'activité réelle des tuteurs en situation de travail (voir notamment : Savoyant, 1995 ; Mayen, 2000, 2002 ; Sannino & al., 2001 ; Falzon & Pasqualetti, 2000 ; Cloutier & al., 2002 ; Kunégel, 2005, 2011 ; Astier & al., 2006 ; Olry & Cuvillier, 2007 ; Gaudart & al. 2008 ; Olry-Louis & Olry, 2011 ; Gaudart & Thébault, 2012 ; Thébault & al., 2014). Ces travaux ont notamment souligné l'importance des échanges à propos du travail entre tuteur et apprenti au cours de son accomplissement, qu'ils relèvent de contenus de savoirs émergents des dialogues ou par exemple des négociations auxquelles ils donnent lieu. La médiation d'un tuteur permet à l'apprenti d'enrichir l'appréhension de son activité (Mayen, 2002) au sens où elle met à distance l'activité pour la prendre comme objet d'échange, la commenter, l'évaluer, la rectifier, la rendre compréhensible. La notion de « situation potentielle de développement » (Mayen, 1999) s'est révélée une catégorie intéressante pour caractériser les propriétés des interactions tutorales favorisant les apprentissages sur la place de travail. En effet, les modalités de transmission du travail d'un tuteur à son apprenti dépendent également de la nature des situations de travail, notamment des ressources et des contraintes qu'elles offrent. Les conditions sociales, environnementales et organisationnelles qui favorisent les processus d'apprentissage en situation de travail ont été particulièrement développées par le courant anglo-saxon du Workplace Learning (Billett, 2008, 2009) et l'anthropologie culturelle de la formation (Lave & Wenger, 1991).

 

Ce symposium se situe dans le champ de ces recherches conduites sur l'activité tutorale. Il vise à comprendre l'activité tutorale dans ses manifestations concrètes sur la place de travail en mettant en particulier l'accent sur les liens entre les interactions tutorales et le processus d'apprentissage. Les recherches présentées dans ce symposium explorent des pratiques collectives situées comportant une dimension tutorale qui s'inscrivent dans des champs professionnels variés (l'agriculture biologique, le soin mortuaire, l'accueil et l'accompagnement éducatif en crèche, l'imagerie médicale, l'industrie pharmaceutique et nucléaire). Elles se fondent sur l'idée selon laquelle l'interaction entre les acteurs constitue une entrée privilégiée pour étudier les mécanismes d'apprentissage sur la place de travail. En quoi ces interactions peuvent-elles être considérées comme une ressource permettant aux acteurs de transformer l'environnement et de se transformer réciproquement ? Pour explorer cette question, nous privilégierons des études empiriques qui documentent des pratiques professionnelles et de formation à partir de données ethnographiques.

 

 

2/ Présentation des modalités de traitement de la question transversale

 

La diversité des champs professionnels explorés résulte d'un parti pris des coordinateurs dans la perspective de susciter une discussion collective sur les possibles invariants pouvant être identifiés autour des pratiques tutorales et de leurs enjeux. Ces invariants permettent aux chercheurs une montée en généralité sur le plan scientifique sur le tutorat. Néanmoins, parce que chacun des champs professionnels explorés sont traversés par des évolutions de différentes natures (organisationnelles, réglementaires, techniques, technologiques, éthiques, etc.) associées à des enjeux de formation forts au regard des défis et des questions de recherches qu'elles posent, nous invitons les participants à caractériser les spécificités des pratiques tutorales propres à chacun de leurs terrains. En quoi la nature de l'activité de travail que requièrent ces différents métiers influence-telle les pratiques de tutorat qui s'y développent ?

Le symposium se compose de cinq communications réparties en deux séances d'une heure et demie d'une durée totale de trois heures. Trente minutes seront accordées à chaque communication dont vingt minutes pour la présentation et dix minutes pour les échanges avec le public. Trente minutes seront consacrées à l'issue de ces présentations et discussions à la question transversale du colloque animées par les coordinateurs.

3/ Présentation des communications par ordre alphabétique

 

Communication 1

« Quelles formes de transmission professionnelle pour quels types d'apprentissage ? Une enquête auprès d'agriculteurs et d'apprenants interagissant au travail »

Fanny Chrétien, Maître de Conférence, fanny.chretien@agrosupdijon.fr, Agrosup Dijon, Laboratoire Développement Professionnel et Formation/ Institut Eduter Recherche, Champs Prévois, 26, Bd Docteur Petitjean BP 87999 - 21079 Dijon Cedex

Communication 2

« Interactions tutorales productives et formatives : des investissements réciproques »

 Long Pham Quang, responsable pédagogique à l'AP-HP et docteur en sciences de l'éducation, lphamquang@gmail.com, Conservatoire National des Arts et Métiers, Centre de Recherche sur la Formation, 41 rue Gay Lussac, 75005 Paris, France.

Communication 3

« Formes et formats de participation dans l'activité tutorale en situation de travail : pour une approche de la formation par le travail en actes »

Vassiliki Markaki, Chercheure post-doctorante, Vassiliki.Markaki@ens-lyon.fr, Laboratoire ICAR, ENS de Lyon & Equipe Interaction & Formation, Université de Genève, ENS de Lyon, 15 parvis René Descartes, 69007 Lyon.

Communication 4

« Quelle coopération entre tuteur et stagiaire en situation de soin ? L'exemple des techniciens en Radiologie Médicale »

Vanessa Rémery, Assistante d'enseignement et de recherche, vanessa.remery@unige.ch & Laurent Filliettaz, Professeur associé, laurent.filliettaz@unige.ch, Université de Genève, Laboratoire RIFT, Équipe Interaction & Formation, 40 Bd du Pont d'Arve, 1211 Genève 4.

Communication 5

« Les interactions comme ressources pour devenir Maître d'apprentissage » 

Laurent Veillard, Maître de conférence, laurent.veillard@univ-lyon2.fr & Marine Pelé Peycelon, Doctorante, marine.peycelon@univ-lyon2.fr, Université Lyon 2, UMR ICAR, ENS de Lyon,15 Parvis Descartes, 69007 Lyon.

 

 

 

 

 


 

 

 



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