4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)
Diffusion et rôle des stages en Italie: les cas des secteurs de la santé et du tourisme
Rossana Cillo  1, 2@  , Fabio Perocco  3@  
1 : Université Ca' Foscari de Venise
2 : Université Libre de Bruxelles [Bruxelles]  (ULB)  -  Site web
Avenue Franklin Roosevelt 50 - 1050 Bruxelles -  Belgique
3 : Dipartimento de Filosofia e Beni Culturali - Universita Ca'Foscari - Venise

Au cours de la dernière décennie, le recours aux stages en Italie a connu une notable diffusion dans le secteur privé, dans le secteur publique et dans le secteur non lucratif, impliquant au moins 500.000 stagiaires chaque année. Cette diffusion a été soutenue d'un coté par les reformes du marché du travail et de l'autre coté par la reforme de l'université liée au «Processus de Bologne» et par la reforme de l'enseignement supérieur introduite en 2008, afin de promouvoir l'emploi de jeunes à travers un lien plus étroit entre la formation théorique et pratique. Cependant – comme démontré par nombreuses recherches et par le projet /anonymisé/ – le contexte de croissante précarisation et de hausse du chômage, en particulier parmi les jeunes, n'a pas été favorable à l'inclusion dans le marché du travail. Au contraire, la recherche a constaté que les stagiaires sont rarement embauchés autant dans le secteur privé que dans le secteur public.

A partir de ce contexte, cette communication présentera les principaux résultats de la recherche /anonymisé/ dans les secteurs de la santé et du tourisme concernant en particulier le rapport entre stagiaires et organisations promotrices de stage, le rapport entre stagiaires et organisations accueillantes, le parcours de formation et ses résultats, les conditions de travail et les relations avec les autres travailleurs, les perspectives d'emploi après le stage. La recherche, qui a été réalisée en 2014, avait le but d'analyser les conditions de travail des stagiaires et le rapport entre stages et travail décent et entre stages et précarité. Cette recherche repose sur une méthode de recherche de terrain basée sur 24 entretiens - réalisés auprès dix stagiaires, neuf représentants des organisations promotrices, deux syndicalistes, deux inspecteurs du travail, deux représentants des employeurs – et sur l'organisation de tris workshops avec un comité composé d'experts, de stakeholders, de syndicalistes, de inspecteurs du travail et de représentants des organisations promotrices, des employeurs, des étudiants.

Dans le secteur de la santé, la plupart des stages sont inclus dans les carrières de formation académique ou professionnelle, en raison de la forte intégration entre théorie et pratique qui dérive du strict rapport entre organisations promotrices et organisations accueillantes et qui donne lieu à un parcours de formation considéré efficace par les organisations et par les stagiaires eux-mêmes. Cependant, les réductions des dépenses publiques d'une part ont été éliminé ou réduit les fonds dédiés aux programmes de stages ; de l'autre part ont conduit au gel des embauches, forçant les diplômés à accepter des travails sous-qualifiés ou à faire du bénévolat dans les hôpitaux pour maintenir le professionnalisme acquis pendant les études et les stages.

Dans le secteur du tourisme, le recours aux stages est aussi curriculaire et extra-curriculaire et présente des parcours de formation qui peuvent être plus ou moins définis selon le control exercé par l'organisation promotrice (écoles secondaires professionnelles, universités, centres par l'emploi...), qui tend à être plus faible avec les stagiaires universitaires ou diplômés. Ce contexte a favorisé la diffusion de pratiques exploitantes, qui ont transformé le recours aux stages dans un élément structurel de l'organisation du travail de nombreuses entreprises : les stagiaires sont utilisés dans une constante rotation pour réduire les coûts de main-d'œuvre et pour remplacer les contrats de travail d'apprentissage (qui sont onéreux), ce qui retarde l'entrée des jeunes dans le marché du travail.



La question de recherche à la base de cette proposition est le rapport entre formation universitaire et rôle des stages dans l'insertion des jeunes dans le marché du travail en Italie. Même si la genèse de cette recherche est strictement liée au parcours qui s'est développé dans le projet /anonymisé/, néanmoins elle dérive aussi de l'exigence de tenir en compte des évolutions sociétales les plus récentes, concernant en particulaire la naissance de nouvelles formes de précarité.



Bibliographie 

Isfol (2013). Gli stagisti italiani allo specchio. Rome: Isfol.

Perlin R. (2012). Intern Nation: How to Earn Nothing and Learn Little in the Brave New Economy. New York: Verso.

Voltolina E. (2010). La Repubblica degli stagisti. Come non farsi sfruttare. Rome-Bari: Laterza.

 

Mots-clés: stagiaires; precarité; santé; tourisme.








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