4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)
Symposium de l'ARGEF : Le genre, une catégorie d'analyse utile pour l'éducation et la formation
Isabelle Collet  1, 2@  
1 : Université de Genève - IUFE
Unimail - 40 bd du Pont d'Arve - CH 1211 Genève 4 -  Suisse
2 : Association de recherche pour le genre en éducation formation  (ARGEF)  -  Site web
ARGEF

Depuis une vingtaine d'années, à partir des travaux pionniers de Mosconi (1989) ou Duru-Bellat (1990), le genre est devenu sans conteste une « catégorie d'analyse utile » (Scott, 1988) dans les sciences de l'éducation. Nous le définissons avec cette auteure comme « un élément constitutif des rapports sociaux fondés sur des différences perçues entre les sexes » et surtout comme « une façon première de signifier des rapports de pouvoir ». (Scott, p. 141). Depuis que les études genre ont fait leur entrée dans le domaine des sciences de l'éducation, leur perspective critique a permis de mettre au jour les processus de la construction des savoirs et leurs conditions de production, de s'attacher à dénaturaliser les catégories (de sexe tout d'abord, rapidement articulées aux autres rapports sociaux de classe et de « race ») et enfin, de réexaminer la production du travail scientifique et les mécanismes genrées de fonctionnement de la recherche.

Ainsi, l'approche genre permet également de mieux comprendre les mécanismes qui président à notre travail de chercheur-e-s, à la fois par l'influence des éléments extérieurs : le contexte social, les urgence de la société civile, les sources de financements accessibles mais également en fonction de nos propres parcours, nos questionnements et nos choix d'objets. De plus, la réception de nos recherches tant par le politique que par le public sont des indicateurs de la résistance que rencontre cette approche critique. Les récentes polémiques autour de la prétendue « théorie-du-genre » (Paternotte, 2015) en a été un exemple retentissant mais finalement assez banal.

L'objet de ce symposium sera donc de revisiter des questions de recherche avec cette entrée : qu'est-ce que le genre fait aux sciences de l'éducation ? Quels savoirs permet-il de produire ? Quelles analyses critiques peut-il générer ? Pour ce faire, nous mettrons en œuvre une grande diversité de démarches méthodologique, et mettrons en évidence les convergences ou divergences entre l'activité scientifique et son utilité sociale et politique.

Nous l'organiserons selon les trois axes proposés dans l'appel à communication : comprendre, évaluer, proposer. A la fin de chaque symposium, le/la discutant-e reprendra la question transversale, sous l'angle de l'axe illustré par le symposium, afin de nous permettre, avec la salle d'engager un débat sur les contextes de production de nos recherches.

Collet, Isabelle & Dayer Caroline (2014). Former envers et contre le genre, Bruxelles : De Boeck.

Duru-Bellat, Marie. (1990). L'école des filles : quelle formation pour quels rôles sociaux ? Paris: L'Harmattan.

Mosconi, Nicole. (1989). La mixité dans l'enseignement scolaire : un faux semblant ? Paris : PUF.

Paternotte, D. (2015). Habemus gender ! Autopsie d'une obsession vaticane. Sextant(31), 7-24

Scott, Joan. (1988). Genre : Une catégorie utile d'analyse historique, Les Cahiers du Grif, (37/38), 125-153



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