4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)
De la métacognition à la performance en orthographe : analyse d'activités au sein de l'activité d'enseignement « Maitrise écrite et orale de la Langue française » de Bloc 1 du Bachelier « Instituteur primaire »
Marie Dumont  1@  
1 : Haute Ecole Louvain en Hainaut - UMons  (HELHa/ Umons)  -  Site web

En formation initiale des enseignants, l'orthographe est un enjeu crucial. Pour de futurs enseignants, être performant en orthographe devrait signifier ne pas commettre d'erreur, mais aussi être sûr de ses choix orthographiques, et pouvoir les justifier. L'objectif visé est d'analyser des activités visant à développer l'autorégulation en orthographe de futurs instituteurs, à l'aide d'outils édumétriques tels que les degrés de certitude (Gilles, 2000) ; et de dresser un profil métacognitif de scripteur, afin d'aider les étudiants à choisir les stratégies adéquates en production d'écrits.

  • 1. CADRAGE ET QUESTION DE RECHERCHE

En Belgique francophone, une activité d'apprentissage, « Maitrise écrite et orale de la Langue française », est organisée dans le cursus du Bachelier « Instituteur primaire ». L'étude de la langue y est envisagée dans une visée fonctionnelle.

L'une de nos recherches a montré qu'un apprentissage efficace de l'orthographe devrait s'accompagner d'un travail métacognitif de l'apprenant. Ainsi, de futurs instituteurs primaires ne peuvent se contenter, dans une perspective isomorphique, d'orthographier correctement. Ils doivent être capables de justifier leurs graphies ; de comprendre les mécanismes de décision et d'autorégulation des choix orthographiques effectués. La performance en orthographe ne peut être définie uniquement par le fait d'écrire sans erreur, mais devrait s'accompagner d'une justification correcte des graphies, et d'un degré de certitude élevé. Un degré de certitude est une valeur numérique qui traduit la probabilité attribuée à une réponse que l'on croit correcte (Leclercq et Plunus, 1996).

Dans ce cadre, une activité autour des degrés de certitude et des indices réalisme, c'est-à-dire la mesure chez un sujet du degré d'ignorance/de connaissance de sa méconnaissance (Gilles, 2005), peut permettre aux 80 étudiants de Bloc 1 du Bachelier « Instituteur primaire » de remettre leurs procédures en question et d'acquérir progressivement le « doute orthographique » (Ouzoulias, 2014). Ces outils édumétriques sont présentés en début d'année et participent à une évaluation formative tout au long de l'année académique.

Notre recherche s'intéresse à étudier les apports d'une utilisation régulière de ces outils édumétriques sur la performance orthographique, et à dresser des profils d'apprenants en fonction des stratégies mises en place lors de production d'écrits.

 

  • 2. MÉTHODOLOGIE

La phase exploratoire de notre recherche présente une approche centrée sur le développement des connaissances et des compétences des étudiants sous le contrôle du regard métacognitif qu'ils portent sur celles-ci. Le recueil des données a lieu entre février et mai 2016.

Un questionnaire est distribué aux 80 étudiants. Il tente de mettre en lumière l'apport de l'utilisation de degrés de certitude et d'indices de réalisme dans la performance orthographique, lors de productions écrites.

Des entretiens semi-dirigés auprès d'une dizaine d'étudiants, sélectionnés selon un principe aléatoire, déterminent les différentes actions d'autoanalyse et d'autorégulation mises en œuvre par les étudiants dans le cadre de diverses activités d'apprentissage.

 

  • 3. RÉSULTATS

Au stade actuel de la recherche, nous sommes en mesure de présenter et de commenter, dès juillet 2016, les résultats obtenus, ainsi que proposer des perspectives didactiques qui les intègrent. Nous dressons également un profil métacognitif des étudiants, sur la base des outils édumétriques et de la performance orthographique.

 

  • 4. REGARD RÉFLEXIF

Nous nous questionnons sur le paradigme « des territoires disciplinaires segmentés de la science, qui demeurent très structurants en dépit des appels à l'interdisciplinarité ».

 

 

 

5. BIBLIOGRAPHIE

 

De Ketele, J.-M. et Roegiers, X. (2009). Méthodologie du recueil d'informations. Fondements des méthodes d'observation, de questionnaire, d'interview et d'étude de documents (4e éd.). Bruxelles : De Boeck.

 

Fayol, M. (2006). Un esprit pour apprendre. Apprendre et faire apprendre. Paris : PUF, pp. 53-67.

 

Gilles, J.L. & Melon, S. (2000). Comparaison de trois modalités de « testing » des compétences en français chez les étudiants en médecine lors de leur première candidature à l'Université de Liège. In J.M. Defays, M. Marechal & S. Melon (éds.). La maîtrise du français. Du niveau secondaire au niveau supérieur. Bruxelles : Éditions De Boeck, pp. 161-178.

 

Gilles J.-L. (2005). Le concept de cohérence spectrale appliquée à l'analyse d'items de tests standardisés. Colloque ADMEE Europe, Symposium « Recherches récentes sur les degrés de certitude ».

 

Leclercq, D., Plunus, G., (1996). Double Check, étude de méthodes d'innovation d'évaluations universitaires valides, formatives et efficientes, Rapport recherche-action, Université de Liège, Service de Technologie de l'Éducation, à paraître.

 

Ouzoulias, A. (2014). Lecture Ecriture – Quatre chantiers prioritaires pour la réussite. Paris : Retz.


Personnes connectées : 1