En réponse à un appel à projet de l'Institut des Humanités de Paris, un ensemble d'enseignants chercheurs ont proposé d'interroger l'usage de cas ou d'exemples dans l'enseignement de leurs disciplines respectives, à l'université pour favoriser une dynamique de travail interdisciplinaire, autour des pratiques pédagogiques d'enseignants universitaires, public peu étudié. Le cas et l'exemple ont été choisi comme objet pouvant être saisi par des disciplines très différences (mathématique, chimie, physique, histoire et géographie). Le symposium est l'occasion de discuter la manière dont le questionnement de recherche s'est construit sachant que nous avons voulu préservé la spécificité disciplinaire pour adopter une approche comparatiste. Il s'agit d'interroger comment ce cadre a structuré et nourri le questionnement de recherche et d'en dégager également ses limites.
Face à l'hétérogénéité des usages de cas et d'exemple en cours, l'épistémologie de chaque discipline a été un des points d'ancrage de l'analyse des discours des enseignants. Cela a permis d'identifier et comprendre ce qui dépend de la nature des savoirs enseignés et des pratiques d'une discipline en tant qu'institution. La recherche a également permis d'identifier des tensions dans l'usage des exemples et des cas.
Ces tensions sont partagées par l'ensemble des enseignants interrogés, quelle que soit leur discipline : tension entre la dimension singulière de l'exemple ou du cas et sa portée générale, entre l'abstraction théorique et le caractère concret de l'exemple, entre les différentes fonctionnalités de l'exemple pour comprendre, illustrer, argumenter etc. L'usage de l'exemple trouve une valeur générique quant à son utilisation dans les situations d'enseignement.
Le symposium articulera cinq communications en deux séances d'1h30 structurées de la façon suivante
1ière séance : trois exposés de 20 minutes et 30 minutes de discussion.
- Questionner l'usage de l'exemple dans l'enseignement universitaire.
Cette première intervention permettra d'ouvrir la discussion en interrogeant l'usage de l'exemple dans l'enseignement supérieur, pratique courante mais peu explorée dans la recherche en éducation au niveau universitaire. Il s'agit de présenter quelques considérations théoriques pour tenter de définir l'exemple dans l'enseignement universitaire, puis d'identifier les questions que de telles pratiques posent dans le rapport avec les étudiants et dans l'impact en termes d'efficacité des apprentissages.
- Conceptions et usages de l'exemple dans l'enseignement de l'histoire à l'Université
Cette communication montrera comment les conceptions et les usages de l'exemple dans l'enseignement de l'histoire à l'Université traduisent l'ambiguïté de l'histoire, le caractère problématique de son statut scientifique et le décalage entre épistémologie de la discipline et les pratiques pédagogiques. Cette communication montrera les limites de l'approche disciplinaire.
- L'usage des exemples dans l'enseignement de la physique à l'université : entre enseignement et apprentissage.
Cette communication s'intéressera à la manière dont les enseignants-physiciens décrivent l'usage des exemples dans leur cours. Ces usages déclarés sont considérés comme révélateurs du rapport que les enseignants-chercheurs entretiennent avec l'enseignement et l'apprentissage de la physique et de leur identité professionnelle.
2ème séance : La seconde séance sera orientée sur le poids de la professionnalisation dans la manière d'envisager l'enseignement des cas et des exemples. Deux exposés de 20 minutes suivis d'une table ronde avec l'ensemble des participants.
- Utilisation et rôles des exemples lors d'enseignements universitaires de chimie
Cette communication dédiée à l'enseignement de la chimie montrera qu'un certain consensus sur les usages et rôles des exemples apparaît. Professionnaliser les étudiants tout comme en géographie conduit certains à prendre des exemples dans le monde industriel.
- Cas et exemple en géographie dans l'enseignement supérieur : enjeux de la professionnalisation
L'étude de cas en géographie ne renvoie pas à un vocabulaire stabilisé. Mais, la démarche fait référence à une pratique courante dans une perspective professionnelle en aménagement et en urbanisme. La place du terrain, ou du projet d'urbanisme, joue un rôle de repère dans cette démarche dans certaines spécialités (géographie physique, aménagement et urbanisme).
La discussion de la première séance et la table ronde, sont destinées à traiter la question transversale du colloque. Un des intervenants assurera l'animation de la table ronde. Deux questions structureront les débats :
_ Qu'a apporté le cadre disciplinaire dans l'appréhension des pratiques des enseignants vis-à-vis des exemples et du cas?
_ Qu'est-ce qu'une enquête par discipline sur les usages des exemples et des cas ne permet pas d'explorer ?