4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)
Représentations du métier de Professeur des Écoles en formation initiale. Champs, focales, flous et bougés (France : 2007, 2012, 2015)
Jean-François Thémines  1@  
1 : UMR ESO - Espaces et Sociétés  (ESO-CAEN)  -  Site web
Université d'Angers, Université de Caen Basse-Normandie, CNRS : UMR6590, Université du Maine, Université de Nantes, Université de Rennes II - Haute Bretagne
MRSH-Caen Université de Caen Basse-Normandie 14032 CAEN cedex -  France

Le symposium explore les processus de professionnalisation de professeurs des écoles en formation initiale, à partir d'enquêtes par questionnaires menées en 2007, 2012 et 2015, auprès des Instituts Universitaires de Formation des Maîtres (IUFM) normands devenus en 2013 des Ecoles supérieures du professorat et de l'éducation (ESPE). Ces enquêtes ont visé et visent à connaître et comprendre les représentations du métier de professeurs des écoles construites en fin de formation initiale.

Par son empan temporel, la recherche présentée et discutée ici saisit la portée des changements impulsés par l'Etat dans la formation initiale des professeurs des écoles, à partir des compétences que les professeurs-stagiaires ou les étudiants déclarent importantes et/ou avoir construites dans des formations qui, si elles ont été conçues et mises en œuvre en fonction d'un cadrage national mouvant, sont aussi marquées par des orientations et par la dynamique de leurs équipes de formateurs.

La première édition de l'enquête met en évidence l'importance des traductions locales du cadrage de la formation dans la construction des représentations du métier, comme en témoignent les effets-centres et les effets-stages repérés. Pour l'enquête 2012, les analyses mettent davantage l'accent sur le nouveau programme national de formation dont les communications rappelleront les puissants effets perturbateurs sur les représentations du métier. Enfin, l'enquête 2015 donne plus de place aux évolutions générationnelles et sociétales dont on cerne certains effets sur la réception de la formation. En somme, l'objet qui a le plus "intrigué" les chercheurs change à chaque édition de l'enquête.

C'est le comprendre que nous explorons lorsque nous parlons de bougés pour dire tout à la fois l'évolution des réponses et le déplacement de l'objet de curiosité des chercheurs. Ces bougés correspondent à des changements de focale guidés par les modifications de structures de réponse des enquêtés. Ils comportent des zones de flou qui renvoient aux logiques de réponses moins affirmées ou plus difficilement compréhensibles. Mais ils conduisent aussi édition après édition à balayer un vaste champ d'observation, à la fois professionnel, politique, générationnel et sociétal. Comment sommes-nous invités, du fait-même de la durée de la recherche et des comparaisons qu'elle rend possibles, à réévaluer la force de ces contextes sur les réponses des enquêtés ?

Mais il s'agit aussi de comprendre pour proposer et au final, relever un défi. Comment se saisir de nos enquêtes qui montrent la force de contextes sur lesquels il est difficile d'agir, pour enrôler aujourd'hui les formateurs dans un travail commun sur les dispositifs de formation ?

L'exposé introductif (responsable du symposium) présentera cette problématique et rappellera que les bougés et les changements de focale n'auraient pas pu être opérés sans l'apport de l'analyse statistique implicative (ASI), outil mathématique de traitement des questionnaires auquel se réfèreront toutes les communications.

Les quatre premières communications, chacune dans un domaine de compétences professionnelles (les ressources, les collectifs, le didactique, la recherche), décrivent les bougés des représentations du métier et, soulignant les glissements de focale au gré des éditions, montrent l'élargissement du champ d'inscription de la formation. Elles s'ouvrent pour terminer sur des enjeux spécifiques à cibler, pour chaque domaine, dans la perspective d'un travail commun à proposer aux et avec les formateurs sur les dispositifs de formation. Ces ouvertures sont reprises et mises en perspective dans une cinquième communication qui défend et illustre l'idée et le fonctionnement d'un observatoire des formations associant chercheurs et formateurs non-chercheurs.

Références

Bailleul, M., Bodergat, J.-Y., Thémines, J.-F. (2015). « Les compétences pour enseigner : le point de vue d'enseignants stagiaires. La professionnalisation en formation initiale, entre pratiques, identités et prescriptions institutionnelles », Education et Formation, 303, 143-162, http://ute3.umh.ac.be/revues/

Thémines, J.-F. (2015). « Entre discipline et métier : des professeurs d'histoire-géographie face à la professionnalisation », in Bodergat, J.-Y. & Buznic-Bourgeacq, P., Des professionnalités sous tensions. Quelles(re)constructions dans les métiers de l'humain. Bruxelles : De Boeck, 169-187

Bailleul, M., Thémines, J.-F & Wittorski, R. (2012). Expériences et développement professionnel des enseignants : formation, travail, itinéraire professionnel. Toulouse : Octarès Editions, 208 p.

Le Guern, A.-L. & Thémines, J.-F. (2012). « Disciplines et rapport au monde professionnel : le portfolio comme self assessment ». Pratiques, 153-154, Littéracies universitaires : perspectives internationales, 85-99

Bodergat, J.-Y. & Thémines, J.-F. (2012). « Les conceptions du métier chez les enseignants à l'épreuve de la première année d'exercice », in Bailleul, M., Thémines, J.-F. & Wittorski, R., Expérience et développement professionnel des enseignants : formation, travail, itinéraire professionnel. Toulouse : Octarès Editions, 61-82

Bailleul, M., Bodergat, J.-Y. & Thémines, J.-F. (2010). « Logiques et significations des collectifs pour les enseignants débutants ». Education & Formation, 293. URL : http://ute3.umh.ac.be/revues/index.php?revue=9&page=3


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