Outils de recherche > Chercher une contribution par auteur > Salamon Anne-Julie

Ces dernières années, de nombreuses recherches (De Stercke, Temperman et De Lièvre, 2014 ; Van Nieuwenhoven et Doidinho Vicoso, 2015 ; Labeeu, 2013) ont mis en évidence les difficultés de transition entre la formation initiale et l'insertion professionnelle des enseignants amenant un grand nombre d'entre eux à quitter le métier. Un taux de sortie de 40 % (avant 5 ans) a été confirmé par la récente étude menée par Delvaux et ses collaborateurs (2013).

Selon Devos (2016), trois facteurs peuvent rendre cette insertion difficile : les conditions de travail plus difficiles que ce que les nouveaux enseignants imaginaient, les difficultés quotidiennes qui déstabilisent leurs idéaux et, dans certains cas, le manque de soutien de la direction et des nouveaux collègues. Faut-il attendre que le nouvel enseignant soit confronté à cette réalité du métier ou ne serait-il pas préférable, en formation initiale, de davantage préparer les futurs diplômés à l'insertion professionnelle ? Quelles sont les interventions (cours, stage, ateliers,...), inscrites dans le programme, qui soutiendraient l'insertion dans le métier ?

Afin d'identifier les actions jugées pertinentes et les manques dans le programme, des étudiants et des formateurs, des trois années de formation en section préscolaire en Belgique francophone, ont été interrogés par questionnaire et par le biais de focus groups. Notre questionnement porte sur l'adéquation perçue, par les différents acteurs, des dispositifs pédagogiques, formels et informels mis en œuvre en formation initiale pour soutenir l'insertion professionnelle des débutants.

Une première analyse des résultats sera présentée ainsi qu'une discussion mettant en évidence les points de convergence et de divergence entre les avis des étudiants et ceux des formateurs, sur les différentes dimensions du profil professionnel d'un instituteur préscolaire. A la lumière de ces discussions, des perspectives d'actions en formation initiale et continuée seront abordées. Parmi celles-ci, l'organisation d'un module spécifique pour préparer les étudiants aux questions des familles précarisées.

 Regard réflexif

En quoi notre questionnement auprès des acteurs sur l'adéquation entre les dispositifs pédagogiques mis en place en formation initiale et l'insertion professionnelle est-il pertinent ? Sont-ils bien placés pour identifier les ressources et les manques ? De par les pratiques de stage, ils sont déjà plongés en cours de formation dans la complexité du métier et rencontrent déjà les difficultés qui seront encore accentuées à l'entrée dans le métier. Ce symposium cible la préparation à l'insertion dans la mesure où les recherches sur les difficultés identifiées par les novices ont déjà fait l'objet de plus larges investigations.

Références

Delvaux, B., Desmarez, P., Dupriez, V., Lothaire, S. et Veinstein, M. (2013). Les enseignants débutants en Belgique francophone : trajectoires, conditions d'emploi et positions sur le marché de travail, Cahiers du Girsef, 92, p.1-156.

De Stercke, J., Temperman, G. et De Lièvre, B. (2014). Analyse quantitative de l'intention de persister des professeurs entrants : une approche prospective de la persévérance précoce en enseignement. Formation et profession, 22 (2), p. 1-12. [En ligne] http://formation-profession.org/files/numeros/8/v22_n02_93.pdf

Devos, C. (2016). L'importance de l'identité enseignante et la réaction aux difficultés lors de l'entrée dans la profession. Dans C. Van Nieuwenhoven et M. Cividini (dir.), Quand l'étudiant devient enseignant : Préparer et soutenir l'insertion professionnelle (p.37-48). Louvain-la-Neuve : Presses universitaires de Louvain.

Labeeu, M. (2013). Premiers mois en classe du primaire. Éducation & Formation, e299, p. 98-107.

Van Nieuwenhoven, C. et Doidinho-Vicoso, M-H. (2015). Quel regard les enseignants novices portent-ils sur leurs difficultés et sur les apports d'un dispositif de co-développement? Dans J-F. Cohen et L. Bélair. Evaluation et autoévaluation : quels espaces de formation ? (p. 241-258). Bruxelles : De Boeck.