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La normativité désigne la capacité de créer des normes et tout autant d'en changer. Georges Canguilhem nomme « normativité biologique » la capacité de l'organisme de fonctionner selon des normes tant à l'état normal que pathologique. Le projet de la thèse est d'explorer la normativité biologique dans la formation des kinésithérapeutes, le corps normal étant entendu comme une technologie politique de la normativité sociale. Une normalisation des corps est priorisée par des savoirs de l'anatomie, de la biomécanique, de la physiologie, et de physiopathologie et par des pratiques du toucher. Dans la présente communication, nous présenterons les résultats d'analyse de contenu des écrits et d'entretien semi-directifs des étudiants qui portent sur la normativité extra-discursive et intra-discursive de la clinique du toucher à travers l'étude de leur propre processus de subjectivation du corps normal . La normativité extra-discursive met en jeu les systèmes de savoir et pouvoir dans les dispositifs de formation (programmes, référentiels professionnels) par la normalisation des savoirs du corps normal et pathologique. La normativité intra-discursive met en jeu l'articulation entre les savoirs et les expériences cliniques. En référence aux travaux de Bernard Andrieu, nous présenterons les analyses des écrits et des discours à partir du corps décrit, du corps vécu et du corps vivant pour aborder les processus de subjectivation des étudiants à partir des normes incorporées du corps normal pendant la formation.

Bibliographie

Andrieu, B. (2002). Nouvelle philosophie du corps, Paris, Editions Erès.

Canguilhem, G. (2005) Nouvelles réflexions concernant le normal et le pathologique (1963-1966), Le normal et le pathologique, Paris, PUF.

Foucault, M. (1963) La naissance de la clinique, Paris, PUF.

Foucault, M. (2001) L'herméneutique du sujet, Paris, Seuil/Gallimard.

Giroux, E. (2010) Après Canguilhem : Définir la santé et la maladie, Paris, PUF.