4-7 juil. 2016 Mons (Belgique)

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Comment identifier et reconnaître les apprentissages mutuels des particuliers employeurs et de leurs salariés au domicile : une recherche collaborative
Catherine Clenet  1, *@  , Mélanie Tocqueville  1, *@  
1 : Centre interdisciplinaire de recherches sur les valeurs, les idées, les identités et les compétences en Éducation et en formation EA 2657  (CIVIIC)  -  Site web
Université de Rouen : EA1657
* : Auteur correspondant

Notre recherche s'inscrit dans le champ du travail à domicile. Malgré sa réalité ancienne, celui-ci est demeuré longtemps une forme professionnelle méconnue, confinée à la sphère domestique, notamment en ce qui concerne l'emploi direct par les familles. Depuis les années 30 pourtant, ce champ de pratiques tend à s'organiser. L'Etat y voit une source d'emplois pérennes et favorise ainsi les conditions d'embauche mais aussi l'accès à l'emploi. Mais l'élargissement et le dynamisme de ce secteur semblent s'être développés au détriment d'une reconnaissance des professionnels du champ qui peinent en réalité à former un groupe professionnel de référence. Leurs conditions d'exercice et les relations particulières qu'ils développent avec leur particulier-employeur, parfois multiple, rendent difficile la définition et l'émergence d'une identité commune et partagée.

L'Institut national de professionnalisation des emplois de la famille (Iperia) est chargé de développer une politique de professionnalisation et de formation à destination des employés des « particuliers-employeurs ». L'Institut forme, à travers son réseau de plus de 380 organismes de formation, près de 25 000 salariés par an. L'aspect protéiforme des situations d'emplois rencontrées et les particularismes des relations qui se nouent au domicile constituent un champ d'étude particulièrement précieux.

Dans cette perspective, Iperia a sollicité un groupe de chercheurs pour travailler ensemble à une reconnaissance des métiers au domicile à travers une meilleure compréhension des activités et des apprentissages qui s'y déploient souvent de façon mutuelle entre salarié et particulier employeur.

L'objet de la recherche est de comprendre l'activité des acteurs du domicile et les apprentissages associés. Nous cherchons à identifier les facteurs de construction identitaire, sous l'angle des situations salariés employeurs mais également en considérant celles relevant des mondes sociaux de chacun des acteurs. Poursuivant notre investigation, nous tenterons de comprendre comment le « domicile investi » pourrait être l'univers de convergence d'une reconnaissance professionnelle.

Le travail collaboratif est au coeur de la démarche de recherche : engagement entre échanges et discussions avec les acteurs d'Iperia et l'université en amont de la recherche, pour constituer l'équipe même de chercheurs puis pour co-construire la problématique ; participation à la méthodologie de recherche d'un groupe de professionnels terrain comme « miroir » compréhensif et réflexif.

Au croisement des savoirs et des pratiques, cette recherche collaborative permet compréhension du contexte (sociétal et scientifique), évaluations des besoins implicites et proposition d'une recherche compréhensive et « ajustée ».

 

Références bibliographiques

De Ketele, J.-M. 2011. « La reconnaissance professionnelle : ses mondes et ses logiques ». Dans : Jorro A. & De Ketele J.-M. (Éd.). La professionnalité émergente : quelle reconnaissance ? Bruxelles : De Boeck, pp. 31-47.

Devetter F.X., Lefebvre M., Puech I. 2011. Employer une femme de ménage à domicile, pratiques et représentations sociales. Centre d‘études de l'emploi, 25-34.

Vinatier I., Morrissette J. 2015. « Les recherches collaboratives : enjeux et perspectives », Carrefours de l'éducation, n° 39, pp. 137-170.


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